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Y a-t-il une langue qui rende plus heureux ? (1)

INTERACTIVA, INTERACTIFS § INTERACTIVE !
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Y a-t-il une langue qui rende plus heureux ? (1)

Le bonheur parle-t-il dans un langage spécial ? De nombreux débats fleurissent autour du langage depuis quelques années. Aucun écho sérieux dans les médias mainstream. Et s’il y en a c’est toujours sur un point très anecdotique. Et sans jamais pouvoir se situer dans le corpus global. Autant dire que tant que nous demeurons à la superficie de controverses, nous ne savons d’où elles viennent et où elles veulent aller. De plus, nous devons ajouter que leurs formulations n’ont pas toujours été cohérentes. Et que ce n’est pas parce que vous retracez ces parcours tortueux que vous seriez tortueux vous-mêmes. Vous ne faites que retransmettre. Vous n’êtes pas ce que vous transmettez !

Le fond du débat est, pourtant, extrêmement passionnant : quelques penseurs l’ont centré ainsi. A vouloir savoir ce qui est le plus important pour l’être humain, nous nous demandons si c’est la vie, d’où vient-elle et quels sont ses secrets. Pouvons-nous la transformer ? Ou l’univers ? Afin de retirer un élargissement de la vie. Ou la métaphysique dans son versant ou encore l’art ou la valeur. Etc. Mais à chaque fois, dans le cheminement des questions (quel que soit le thème), nous avons besoin de tout le langage afin de s’encorder aux réponses. C‘est, déductivement, le langage qui reste le plus important pour l’humain.

Ce qui est le plus important pour l’être humain – le langage – s’avère, aussi, comme ce qui conserve le plus de secrets. Qui n’ont pas trouvé de formulations absolument synthétiques. Ni le moindre début de consensus entre les humains.

Aujourd’hui, nous allons – uniquement – entrevoir une découverte étonnante chez des indiens d’Amazonie qui pourrait remettre en cause beaucoup d’interprétations universitaires de la langue. Comme d’une remise en question de la grammaire générative de Noam Chomsky, cette grammaire universelle qui se retrouverait dans toutes les langues. Ce n’est que dans les épisodes suivants que nous pourrons démêler les enjeux, les thèses adverses, leurs évolutions et leurs significations sociales.

Pour le moment, et comme nous le signalons au début du texte, nous ne pouvons que résumer les incohérences pluriséculaires qui auront embrouillé toute pensée sur le langage. Sans que nous soyons, nous-mêmes, le moins du monde embrouillé.

** d’abord, le langage aurait une origine biologique mais tout dans son utilisation, se montre agressivement antibiologique. Ce sont les transformations du corps humain (station debout, apparition du larynx, respiration pulmonaire séparée de l’usage de la bouche, du palais et de la glotte, les aires de Broca et de Wernicke …). Et, pourtant, les sons des mots (qui sont très biologiques, à l’évidence) ne participeraient en rien au sens – le sens ne serait, alors, pas biologique. Plus énorme : le sens serait…insonorisé. Et surtout pas immanent. Rien de clair, n’est-ce pas ?

** à l’opposé, le langage serait entièrement culturel, mais d’un culturel qui n’aurait aucune racine biologique (d’où surgit-elle cette culture ? D’une abstraction extra-terre, non immanente ?). Ce qui fait que le langage n’influe en rien la pensée. Ceci ne fonctionne que dans le sens unique, la pensée (et son contexte culturel) influe sur le langage. Non la réversion. Ce qui entraîne encore des contradictions cinglantes, etc.

***. Dit ainsi, l’ensemble ne parait pas trop compliqué. Cela ne durera plus du tout lorsque nous entrerons dans le détail ! De gros sacs de nœuds. En caricaturant, le langage c’est biologique mais sans l’être. Et – pas du tout, bien au contraire – c’est culturel mais sans être complètement culturel. Non plus…Un sac de nœud que nous reposerons au (2), (3) and si on…

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Pour le moment, nous savourons la grammaire du bonheur. En 5 vidéos jointes vous pouvez en prendre tranquillement connaissance. Par les textes en lien, nous allons nous habituer à jongler avec toutes les contradictions accumulées dans le temps. Surtout avec la passion de pressentir que de parvenir à une solution d’ensemble c’est un peu comme de commencer, décisivement, à changer de société.

« Pouvez-vous nous parler du lien étroit qui unit les Pirahã à leur environnement et de leurs rapports quotidiens avec les plantes et les animaux ?

S’il vous arrivait de parcourir la jungle ou de voyager sur la rivière en compagnie d’un Pirahã, vous seriez stupéfaits par son savoir. Il vous dirait si les bulles que vous apercevez à la surface de l’eau indiquent une variation du lit du fleuve, la présence d’une espèce particulière de poisson ou celle d’un anaconda.

Il saurait vous dire quel animal était perché sur la branche qui balance au-dessus de vos têtes. Les Pirahã connaissent toute la faune et la flore de la forêt : comment une espèce pousse, ceux qui la mangent, où on peut la trouver, à quoi elle peut être utile, comment elle évolue, si elle est comestible et ainsi de suite. Tout. Ce sont les encyclopédies vivantes du monde qui les entoure.

Entretien-avec-dan-everett

Vous évoquez souvent la joie de vivre des Pirahã. D’où provient-elle à votre avis ?

De leur force, de l’absence de regrets, de leur ignorance du paradis et de l’enfer, des sentiments de culpabilité et d’inquiétude qu’ils ne connaissent pas. Je sais que ça peut paraître idyllique. Je ne voudrais pourtant pas faire croire que ce sont des êtres parfaits. Ils peuvent être tristes, cruels, ou vexés. En de rares occasions.

Vivre auprès des Pirahã et partager leur quotidien, c’est découvrir la communauté la plus libre d’angoisse qu’on (en tous cas que je) puisse imaginer. J’explique cela par ce que je nomme le ‘principe d’expérience immédiate’. J’y fais souvent allusion dans mon livre Don’t sleep there are snakes.

Beaucoup de stéréotypes sur les peuples autochtones subsistent, y compris cette représentation colonialiste qui les dépeint comme des individus arriérés et qui justifient leur dépossession. Comment pensez-vous qu’on pourrait réussir à faire disparaître ces notions d’ ‘individus de l’âge de pierre’ et de ‘primitifs’ ?

Les sociétés qui vivent à l’’âge de pierre’ n’existent pas. Si, par primitif, on entendait ‘qui adhère à des pratiques et à des valeurs fondamentales’, je n’aurais pas grand chose à y redire. Mais ce terme sert le plus souvent à désigner un certain arriérisme et une infériorité. C’est de l’ignorance totale.

Toute personne devrait faire l’expérience de passer une semaine en compagnie de gens qui lui sont complètement étrangers et aussi différents d’elle que possible. Tout le monde devrait voyager, goûter à des saveurs différentes, voir des films variés de pays différents, pour découvrir de quelle façon ce qui nous est étranger nous permet d’apprendre. Évidemment, j’ai conscience qu’il s’agit là d’une pure utopie.

C’est si commode de vivre avec des préjugés. [pas pour qui subit ces préjugés cruels , en tout cas !]. De penser qu’on est les meilleurs, et que c’est notre façon de faire qui est la bonne. [ sûrement pas, avec cette grave régression que sont les préJugés, qui jugent et condamnent avant de savoir (pré-) ] Cela semble naturel. C’est comme si on croyait qu’on appelle un chien ‘chien’ parce que c’est ce qu’il est. Je ne crois pas qu’on puisse complètement éradiquer l’ignorance [ y en a-t–il plus en occident ? Il paraît, dans ses rapports avec le reste du monde qu’il dédaigne, « ignore », exclut !]. En revanche, on peut tenter de la minimiser, on peut parler au nom des peuples autochtones, qui sont plus faibles et plus petits que nous uniquement par leur nombre et les armes dont ils disposent. C’est un combat sans fin. »

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Quittons le terrain et revenons à la langue «Avec la tonitruante visite à Paris du linguiste Noam Chomsky, cet essai en forme de récit qui vient d’être traduit en français arrive à point nommé. Le linguiste et anthropologue américain Daniel Everett combine en effet la description de son “terrain” d’exploration avec une contestation des théories chomskyennes. Digne de la Chronique des Indiens Guayakis de Pierre Clastres ou du Tristes tropiques de Claude Lévi-Strauss, la verve avec laquelle l’auteur relate ses tribulations dans la tribu amazonienne des Pirahãs suffit à rendre palpitante son expérience si unique.

En maniant l’humour et l’autodérision, l’ouvrage parvient à nous entraîner dans la vie de ces quelques centaines de “chasseurs-cueilleurs”, répartis sur le Maici, l’un des innombrables cours d’eau qui alimentent l’Amazone. Dans des villages qu’un petit avion ne visite que tous les deux mois. La mentalité d’un groupe très accueillant mais qui réagit à l’hostilité de l’environnement par un stoïcisme implacable est souvent difficile à supporter pour l’hôte. Pas d’idéalisation du “bon sauvage” donc, ni de la vie au grand air…

Le-monde-ignoré-des-indiens-pirahas-de-daniel-everett

Pourtant, l’Occidental à la barbe rousse a fini par aimer ce peuple peu étudié dont la langue, le pirahã, est considérée comme la plus étrange au monde. Privilégiant l’expérience immédiate, les Pirahãs n’ont rien d’une société “traditionnelle” au sens propre du terme. Sans véritable mythe d’origine, de rituels religieux fixes, ni règles de parenté sophistiquées, ils battent en brèche tout ce qui a fait les délices des ethnologues pendant des décennies.

Ils n’en jouent pas moins un rôle essentiel dans la réfutation des célèbres thèses de Chomsky sur la “grammaire universelle”, qui veulent que le langage soit autonome par rapport aux contextes culturels dans lequel il évolue. Le pirahã a ceci de particulier qu’il ne connaît pas la “récursivité”, soit la capacité infinie d’une langue à emboîter, comme une poupée russe, les phrases les unes dans les autres (les subordonnées dans les principales, etc.). C’est ce phénomène que Chomsky et ses disciples mettent au fondement du langage humain. Pour Daniel Everett, une telle conception confond les règles du raisonnement avec celles de la linguistique. Si le pirahã n’imbrique pas les phrases les unes dans les autres, ce n’est pas parce qu’il ignore la syntaxe, mais parce qu’il la refuse au nom du règne absolu de l’expérience immédiate, qui est une valeur centrale de cette société. D’où l’appel à une “ethnogrammaire”, qui veut voir dans la langue autre chose qu’une mathématique. »

Si c’est toujours très nébuleuses que ces agitations simultanées de théories en commençant par leurs conclusions (qui paraissent alors trop péremptoires) !) et non par leurs démonstrations pas à pas. Mais, si nous voulons tout savoir sur tout, il s’agi de demeurer patients et de ne jamais perdre le sens des mesures. Afin que nos pas précipités n’effacent pas, par étourderie tout ce que nous recherchons précisément. Ce qui aura été, trop souvent la manière coloniale de ne…pas faire !

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«Daniel Everett avait préparé son doctorat, dans les années 1980, en se fondant sur l’idée de Chomsky que l’homme est naturellement programmé pour produire un langage selon un ensemble de règles fixe et fini. Mais, en passant du temps avec les Pirahãs, il n’a pas tardé à avoir des doutes sur le concept d’universalité défendu par Chomsky.

Ces doutes ont explosé en 2005, faisant l’effet d’une “bombe lancée dans une fête”, selon les mots du psychologue et linguiste Steven Pinker, qui a d’abord accueilli favorablement les arguments d’Everett contre Chomsky, avant de devenir plus critique. Cette bombe prenait la forme d’un article sur les Pirahãs qui ébranlait les fondations de la grammaire universelle. Chomsky avait récemment affiné sa théorie et affirmait que la récursivité – la pratique linguistique consistant à insérer des phrases dans d’autres – était la pierre angulaire de toutes les langues (on peut par exemple allonger la phrase “Daniel Everett raconte l’histoire de sa vie” pour dire “Daniel Everett, en visite à Londres, raconte l’histoire de sa vie”). Or Everett écrivait qu’il n’avait trouvé aucune marque de récursivité dans la langue pirahã, ce qui portait un coup sérieux à la théorie de Chomsky. Si les Pirahãs n’avaient pas recours à la récursivité, comment celle-ci pouvait-elle être un élément fondamental de la grammaire universelle inscrite dans nos gènes ? Et, si les Pirahãs n’utilisaient pas la récursivité, cela signifiait-il que leur langue – et sans doute d’autres langues – est déterminée non pas par la biologie, mais par la culture ?

La découverte ouverte ?

Ses trente années auprès des Pirahãs ont appris à Everett que ceux-ci vivent presque entièrement dans le présent. Absorbés par leur lutte quotidienne pour assurer leur survie, ils ne font pas de projets ni de réserves de nourriture, ne construisent pas de maisons ou de canoës faits pour durer, n’entretiennent pas leurs outils et ne parlent que de ce qu’ils ont vécu ou de ce qu’ont vécu d’autres personnes qu’ils connaissent. Selon le linguiste, les Pirahãs sont “les derniers empiristes”, et cette culture de vie dans le présent a modelé leur langage.
Les chomskiens se sont aussitôt portés à la défense de la grammaire universelle, et des universitaires ont mis en doute les observations d’Everett sur les Pirahãs. Les anthropologues du xixe siècle, disaient-ils, avaient jugé les peuples exotiques de façon similaire, affirmant qu’ils n’avaient pas de mythes de création et ne possédaient qu’un langage grossier qui ne leur permettait pas de compter ou d’exprimer une pensée abstraite, jusqu’à ce qu’on prouve qu’ils se trompaient et que c’était notre compréhension de ces sociétés “primitives” qui était primitive.
Les séjours d’Everett dans la forêt ne l’ont pas seulement détourné peu à peu de cette pensée chomskienne qu’il avait jadis chérie ; elle a provoqué une autre déconversion, encore plus lourde de conséquences. Les Pirahãs ont rarement recours à la violence, mais ils rejettent brutalement toute forme de contrainte. Et Everett a fini par voir sa propre religion comme fondamentalement contraignante. C’est pour son cursus universitaire qu’il avait été choisi pour à traduire la Bible en pirahã. Les membres de sa mission évangélique croyaient que, lorsqu’ils entendraient le nom de Dieu, ils se convertiraient. Everett a donc traduit l’Evangile selon saint Luc et l’a lue aux Pirahãs. Mais ces derniers n’ont pas été émus le moins du monde. Du coup, le missionnaire a perdu la foi. »

Au-delà de cette anecdote, c’est bien les approches ethnologiques et anthropologiques occidentales dominantes qui sont remises en cause. A part, séparé et sabns interactivité, l’occident décrit des sociétés « traditionnelles » ayant tels et tels traits. Mais, une fois sur le terrain, impossible de retrouver ces traits. Juste décrétés. Et ce qui se passe réellement dans ces sociétés « autres » et pas traditionnelles, est donc écarté, ignoré, piétiné, effacé, omis. Ce qui ne semble pas la meilleure façon de savoir vraiment ! Et les mêmes démarches œuvrent en ce qui concerne le langage ?..

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« On a déjà présenté Changizi dans nos colonnes. Pour lui, le langage est une démonstration de sa théorie du harnessing. Notre aptitude à nous exprimer ne serait pas le produit d’une évolution de notre cerveau, mais au contraire le résultat de la capacité de la culture à s’adapter à nos fonctions biologiques. Le langage serait né de notre aptitude à percevoir les sons de la nature et à les imiter. Pas besoin, donc, d’imaginer avoir besoin de « coder » celui-ci directement dans notre génome. La théorie de Changizi n’est pas la seule à donner une origine culturelle au langage. Aujourd’hui, les théories de Chomsky sur un fondement purement génétique au langage sont de plus en plus contestées. Qu’il y ait un soubassement biologique à notre capacité à nous exprimer, c’est assez peu douteux : les aires de Broca et de Wernicke, dans notre cerveau, sont spécifiquement liées à l’usage et à la compréhension de la parole. Mais jusqu’où va ce déterminisme biologique ? La grammaire universelle va bien plus loin que cette simple constatation anatomique. Ce n’est pas seulement la capacité au langage qui serait « câblée », mais bel et bien cette grammaire universelle. Problème : cette dernière ressemble un peu à un serpent de mer. On est incapable de la décrire de manière complète, ou même d’en dégager les aspects fondamentaux.

Langage-et-cognition-(2)-grammaire-universelle-ou-pas ?

La plus médiatique de ces controverses linguistiques vient sans doute de la théorie de Daniel Everett, qui a longtemps vécu au contact d’une tribu amazonienne, les Pirahãs, dont la langue, très simple, semble contredire les affirmations de Chomsky sur le langage. En effet, l’un des « universels » propres au langage, selon ce dernier, serait la récursivité : autrement dit il serait possible de créer des phrases en théorie infiniment longues, en utilisant notamment les conjonctions telles que « et », « qui », etc. Si je dis, « Hélène prend le sel », je peux allonger la phrase en disant : « Hélène, qui n’aime pas la nourriture trop fade, prend le sel ». Puis : « J’ai dit qu’Hélène, qui n’aime pas la nourriture trop fade, prend le sel », etc. Une chose, affirme Everett, que le pirahã ne permet pas (A noter toutefois que certains chercheurs affirment tout de même avoir trouvé des traces de récursivité dans la langue pirahã. La querelle n’est donc pas close !). Le pirahã possèderait d’autres caractéristiques exceptionnelles, comme l’absence de système numérique ou de noms précis pour les couleurs. Pour Everett, cela pointe vers une relation forte entre la culture et le langage. Les Pirahãs vivraient dans le moment présent, et ne s’embarrasseraient pas de concepts et de structures syntaxiques inutiles pour eux.

Dans le documentaire « la grammaire du bonheur » (disponible en 5 parties sur YouTube), Everett raconte l’opposition violente qu’il a rencontrée auprès de la communauté des linguistes, certains l’accusant de mener des « recherches racistes ». Pourquoi cette accusation ? Parce qu’il est vrai qu’au cours des siècles précédents, nombreux sont ceux qui affirmaient volontiers que les différences entre les langues pouvaient être considérées comme la preuve de la « supériorité » de certaines cultures sur d’autres. Mais c’est faire un faux procès à Everett, ou même d’ailleurs à son « ancêtre » Whorf, puisqu’il ne s’agit pas pour eux d’établir une hiérarchie quelconque entre les cultures, mais au contraire de montrer que chacune d’entre elles est susceptible de traduire une vision du monde intéressante et respectable.

Il y a beaucoup de linguistes, Chomsky par exemple, qui croient que la pensée est arrivée en premier et que le langage est un moyen d’extérioriser cette dernière. Mais je pense que ce n’est pas exact, qu’il s’agit d’un processus de coévolution. Si je veux cette bouteille, il y a une pensée, un désir, donc quelque chose se passe dans le cerveau. Mais c’est alors qu’intervient le langage, qui aide à réfléchir, à former de nouvelles pensées. Le langage est donc un important moyen pour forcer l’autre à adopter certaines significations. Si je demande la bouteille rouge et que vous me donnez la bleue et que je vous dis « Ce n’est pas celle-là », je vous encourage à faire une distinction de couleur entre le rouge et le bleu. Et je dis «encourager» parce qu’il y a des cultures qui n’utilisent pas les couleurs au sens propre du terme. Elles peuvent utiliser la luminosité, ou utiliser des mots qui signifient quelque chose de plus diffus, comme «c’est vivant». Donc je pense qu’on a affaire à une coévolution, dans le sens où le langage force l’autre à adopter et à partager des catégories, qui sont les matériaux de construction de la pensée. Et une fois que vous possédez une syntaxe et une grammaire, vous pouvez commencer à formuler Et communiquer des pensées plus complexes » [ Ce qui ferait qu’il y a un double Chomsky ? Deux vies en une.]

« En fait, on peut définir les théories de Chomsky comme une sorte de platonisme ou de cartésianisme : le langage est pour lui dépourvu de tout lien possible avec les sciences sociales ou l’anthropologie, c’est une pure structure mathématique et logique. Comme le dit un autre de ses adversaires, Georges Lakoff, dans une interview pour Edge, Chomsky « considère que la syntaxe est indépendante de la signification, du contexte, des connaissances accumulées, de la mémoire, des processus cognitifs, de l’intention de communiquer et de quoi que ce soit en rapport avec le corps ». En fait, pour Chomsky, les choses vont encore plus loin : selon lui le langage ne serait pas à l’origine un processus de communication, mais un moyen d’organiser ses pensées. Et ce serait une chose trop complexe pour avoir évolué via la sélection naturelle. Le langage ne pourrait être que le produit d’une mutation brutale (d’autres chercheurs, comme Steven Pinker cherchent aujourd’hui à combiner les thèses de Chomsky avec la théorie de la sélection naturelle).

La linguistique chomskienne est donc à l’opposé des recherches sur « l’esprit incarné » menées actuellement en sciences cognitives (et dont les expériences avec les robots de Steels ou Oudeyer sont un exemple). Mais pourquoi un tel goût pour l’abstraction ? C’est la question que pose l’anthropologue Chris Knight dans son récent ouvrage Decoding Chomsky. Selon lui, cela peut être compris lorsqu’on examine la double carrière du célèbre linguiste : d’un côté auteur des théories sur la nature du langage, d’un autre activiste de gauche aux opinions souvent extrêmes.

« Chomsky a construit un modèle idéalisé de langage, dépouillé de son tissu social et retiré des mains des anthropologues qui avaient traditionnellement fourni les données linguistiques. «Si le langage pouvait être réduit à une pure forme mathématique – dépourvue de signification humaine – son étude pourrait être poursuivie sans passion», observe Knight, «comme un physicien pourrait étudier un flocon de neige ou un astronome une étoile éloignée». »

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La première étape est bien remplie. Et son but aussi : faire penser mais sans donner aucune directive d’orientation de réflexion. Ave nos apports les plus objectifs possibles, permettre à tout le monde de se créer sa propre idée. Il ne manque plus que de citer le principe de BoasJakobson, et son expression la plus radicale dans « l’hypothèse Sapir-Whorf ». Que nous résumons en le langage influence la pensée, la structure, la construit. Et les origines du langage si elles demeurent biologiques n’en sont pas moins, pour une part qui devient plus grande lors de l’évolution de la langue, très culturelles. L’argument central qui, d’après nous, et que nous formulons, de notre côté ainsi, est : ce sont les vécus culturels qui alimentent telle langue qui se différencie de telle autre. Et il n’y a aucun gène de la langue Pirahãs, étasunienne, espagnole ou russe qui fasse parler précisément cette langue et pas une autre : un gène pour chaque langue. Mais, en réalité, c’est tout un apport équivalent de rapports à la nature et d’expériences culturelles partagées qui ont construit ces langues. Et si une mutation soudaine avait profité des transformations physiques des humains pour implanter une structure mathématique qui aurait généré une grammaire génétique – il demeure impossible que le vécu quotidien de la langue se fasse hors de contextes culturels, sensibles et sociologiques, etc. particuliers. Contextes différents qui aboutissent à des langues très diversifiées.

La thèse de Sapir est exposée dans cet extrait souvent cité : « Le fait est que la “réalité” est, dans une grande mesure, inconsciemment construite à partir des habitudes linguistiques du groupe. Deux langues ne sont jamais suffisamment semblables pour être considérées comme représentant la même réalité sociale. Les mondes où vivent des sociétés différentes sont des mondes distincts, pas simplement le même monde avec d’autres étiquettes. » (Wikipédia).

Ce qui fait que les deniers chasseurs-cueilleurs nous

………..donnent des leçons incontournables de langage.

 

……………(à suivre)

 

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toujours dans la rubrique : “Quelles sont les têtes qui NOUS aident vraiment ?”

 

Que le vaste humour vous grandisse et vous nourrisse !!!

Sous copyleft……pour tout ce qui reste à but non lucratif

 

tous ces posts sont effectivement reliés à une pensée globale ***

trouvez, aussi, un complément à cette réflexion sur le site internet à téléchargements gratuits http://www.freethewords.org/, onglet 3 “Nul n’est nul”, “Légalité de l’égalité” (Quality of eQuality), “La démagogie n’est utile et utilisée que par qui est déjà au pouvoir” et onglet 4 “L’anticommunication comment ça fonctionne ?» et “Why do we left the left wings ?” ; onglet 2 “L’ardeur sociale”, “Comment devenir un (e) athée du capitalisme” et “LE ROMAN DE L’ ÉCONOMIE ” ; et, surtout, RIEN DE PLUS SOLIDE QUE LE SOLIDAIRE sur l’onglet 3, ainsi que LA QUESTE DES QUESTIONS (qui a démuni les démunis ? qui a déshérité les déshérités ? qui s’est emparés des désemparés ? qui a détressé les détressés ? qui a dérobé aux nécessiteux leur nécessité ? S’il y a fraudes pourquoi donc cacher les fraudés qui les subissent ? S’il y a faim c’est qu’il y a, d’abord, affameurs, endetteurs, capital au noir ou argent clandestin, etc), onglet 2.

Résistances au changement Impliquent changement de résistances

Structurellement, les classes moyennes ne savent plus penser

Pas de République si le politique ne prime pas sur l’économie.

La prospérité c’est pour tous, la richesse pour la minorité

L’Économie que l’on nous jette entre les jambes afin de faire tout autre chose ?

Je suis responsable de ma parole non de la compréhension des autres

Le si rare moment de la jubilation

La façon d’écrire se nomme infini respect

Plus il existe d’opinions très différentes, moins le monde risque de se tromper

Nous ne pouvons pas trouver de solutions si nous ne connaissons pas la réalité de la situation.

Faisons le vide des prétendus dirigeants à l’intérieur de nous !

…les anti-élites actuelles ( celles qui empêchent les vraies élites de réparer leurs dégâts !)

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Si ce post a su retenir votre attention dans les 4 300 autres (disponibles ici) il doit y en avoir de bien plus décoiffant. Qui vous boosteraient encore plus. C’est le si cher chercher cher… on y trouve plus que prévu

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